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Le messianisme, projection d'une fin dans la temporalité humaine, fut sans doute à la source de nombreux bouleversements. Il peut inciter au quiétisme, mais il peut aussi se retourner vers l'activisme le plus effréné. L'idée d'une « fin de l'histoire », sous une face libérale ou démocratique, ne peut être qu'un leurre. Depuis deux siècles, soit depuis Hegel, l'Occident sécularisé a pu croire l'avoir atteinte ; or, depuis lors, l'histoire s'est déchaînée avec une violence inédite. Les Juifs se méfient de tout discours d'« accomplissement historique », lequel débouche souvent sur la tragédie. Le messianisme juif, à rebours de toute idéalisation, suggère que l'histoire ne s'achève jamais, qu'elle est toujours à reprendre dans la mise en oeuvre d'une « réparation » destinée à retrouver l'ordre originel de la Création. L'histoire est toujours ouverte vers une potentialité de justice non encore accomplie, et toujours à réaliser.