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Janvier 2020. Un virus respiratoire inédit à la trajectoire fulgurante. Des effets redoutables. Les populations sous le choc sur tous les continents. La vie ordinaire qui se fige. Des mots ressurgissent, supposés révolus, issus d'un registre sémantique d'un autre âge : « confinement » ou encore « couvre-feu ». Le 17 mars, arrêt sur image. Les Français sont confinés, comme beaucoup d'autres, tout autour du monde. Vies personnelle et professionnelle se trouvent brutalement confondues, inconciliables, bien souvent dans des espaces restreints. En famille, pour le meilleur et parfois le pire, on tente de conjuguer des réalités souvent contradictoires. Les pratiques professionnelles oscillent d'une recommandation à l'autre, tentant de s'adapter au contexte hors normes. Les conditions d'accès aux soins déjà très dégradées deviennent aléatoires. La vulnérabilité et la précarité tant physique que psychique affleurent puis explosent. La clinique doit se réinventer. Le digital alors, telle une planche de salut, propose une reconfiguration des liens sociaux mis à mal. S'esquissent en toute hâte les contours de cet espace de figuration, indispensable pour attraper au vol des fragments psychiques en errance. Face aux repères qui vacillent, bon nombre de professionnels de l'accompagnement éducatif et du soin affrontent l'épreuve, tentent d'innover et renouvellent les pratiques. Toutefois, de cette métamorphose saurons-nous à long terme tirer enseignement ? Dominique Mahyeux