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Souvent condamnés avant tout procès par les effets conjugués de l'émotion collective et de l'extrême médiatisation, les suspects de terrorisme incarnent aujourd'hui la figure du mal. Défendre ces " ennemis publics " tient lieu de défi impossible. Vincent Brengarth s'est livré à cet exercice périlleux. Déshumanisation du lieu d'audience, prises de parole aseptisées, déroulé parfois arbitraire des journées, opinion publique acquise à la thèse de la culpabilité, tensions et crispations entre confrères, solitude des bancs de la défense – il livre le récit des huit semaines du procès en appel de l'attentat de Nice, au terme desquelles demeure une interrogation : dans ces procès où il est fait peu de cas de la parole de l'accusé, l'enjeu d'un avocat de la " terreur " est-il de défendre une cause individuelle ou les principes d'un État de droit qui vacille devant la menace terroriste ? Une plongée immersive dans l'envers du décor, au plus près d'un procès de justice antiterroriste.