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C’est sûrement repus par le sentiment du devoir accompli qu’en ce jour de l’an 2 avant Jésus-Christ les juges Hipparchos, Mélantas et Autoboulos quittèrent la cité grecque de Gonnoi, laissant derrière eux un souvenir si positif de la façon dont ils avaient rendu justice qu’une stèle en marbre en témoigne encore aujourd’hui au pied du Mont Ossa. Car à cette époque de la démocratie athénienne, les bons comportements des juges, les modalités de la tenue des grands procès, l’issue de certains litiges, les meilleures plaidoiries comme les dates de vacances judiciaires étaient accessibles au plus grand nombre, sous des formes diverses : affichage des tableaux dédiés, représentations théâtrales, annonces par la voix des hérauts… Une crise de confiance des citoyens grecs dans le fonctionnement de leur Justice – perçue comme partiale et corrompue – poussa progressivement la puissance publique à développer des moyens pour expliquer et rendre compte de l’activité judiciaire. La culture de l’information – déjà consubstantielle à la vitalité démocratique – s’est ainsi peu à peu étendue à l’œuvre de la justice.Déjà, en théorie du moins, l’accès à la compréhension de l’ordre des choses était identifié comme la condition de l’égalité politique et le fonctionnement de la justice apparaissait comme un pilier du fonctionnement démocratique de la cité. Mais ces deux objectifs n’ont pas toujours connu les efforts de réalisation qu’ils méritaient, et plus de vingt et un siècles après, il est toujours nécessaire de s’interroger : comment la Justice peut-elle être comprise et soumise à contrôle dans une société démocratique ? Quels rôle et garanties accorder aux médias ?