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La Révolution française privilégia en effet un modèle de propriété individuelle, absolue, pleine et entière, par opposition aux privilèges de l’Ancien Régime, période de fragmentation de la puissance publique et de confusion entre pouvoir, souveraineté politique et propriété. Mais ce qui fût sans doute un outil d’émancipation politique contre l’arbitraire de la monarchie absolue est devenu la forme juridique hégémonique d’un capitalisme inégalitaire et destructeur de la nature.Mais le modèle se craquelle de façon singulière ces dernières décennies : la révolution numérique, l’urgence environnementale, la raréfaction des ressources, l’augmentation des inégalités associées à la circulation d’autres modèles de l’usage des choses, d’expériences collectives et savoirs partagés conduisent à une remise en question de plus en plus récurrente d’une propriété conçue comme absolue et exclusive. Comment assurer une juste répartition des richesses, ou un accès équitable aux différents savoirs scientifiques, techniques et industriels ? Comment garantir que l’exploitation des ressources naturelles ne se fasse au détriment ni des populations qui vivent sur les territoires concernés, ni des écosystèmes ? Ou que le droit à un logement décent devienne effectif ? Faut-il dépasser, voire abolir la propriété ?