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Pourquoi la transition climatique tarde-t-elle tant à s'accomplir ? Pourquoi la cause n'est-elle pas embrassée par les classes populaires, alors qu'elles sont infiniment moins responsables et infiniment plus victimes des dégradations environnementales que les catégories aisées ? Parce que la question est mal posée. Face aux partisans du capitalisme vert, qui nous promettent que nous pourrons continuer à jouir sans entraves, grâce aux technologies et au marché, la gauche semble désarmée. Elle a beau clamer que fin du monde et fin du mois sont les deux faces d'un même combat, elle laisse s'installer l'idée que l'écologie est un luxe inaccessible, voire un nouvel ascétisme muselant nos désirs. Or nous voulons la vie large ! Il faut donc prendre le mal à la racine : s'attaquer aux inégalités, qui sont le moteur de la croissance continue des émissions de gaz à effet de serre et de la perte de biodiversité. Soustraire la définition de nos modes de production et de consommation aux forces du marché, pour les soumettre à la délibération démocratique. Développer massivement les services collectifs essentiels, pour mettre fin à l'insécurité de l'existence et réparer la planète. Bref, faire que la vie large ne soit plus le privilège de quelques-uns, mais la réalité de tous.