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Un éclairage novateur sur le sport comme enjeu et instrument politique Le sport joue un rôle singulier dans la vie de l’Alsace allemande (1871-1914). La période est celle, en Alsace comme dans le reste de l’Europe occidentale, de l’essor du sport mais se double dans la région d’enjeux politiques particuliers. Comme partout, le sport est un marqueur social qui distingue les classes sociales. En Alsace, il s’organise suivant la plus ou moins grande proximité avec la France ou avec l’Allemagne, depuis les sociétés sportives ouvertement francophiles jusqu’aux immigrés d’Allemagne, qui représentent 10 % de la population de la région et 30 % de celle de Strasbourg. Les affiliations confessionnelles sont également un élément de structuration des pratiques sportives, avec une majorité catholique se sentant proche de la France, une élite protestante libérale choyée par l’occupant et une communauté juive ferment de la modernité. La période est aussi celle où le sport devient un enjeu économique, avec en Alsace les fabriques de skis et de cycles, l’émergence d’un tourisme sportif et la naissance d’une presse spécialisée. Politiquement, on peut distinguer trois périodes : jusqu’en 1887 où l’occupant affronte assez frontalement les organisations sportives refuges de la proximité avec la France, à partir de 1908 quand celles-ci sont à nouveau autorisées à se développer, ce qui permet au mouvement protestataire de s'épanouir, et entre les deux où le Reich mène sans heurts majeurs une patiente politique de germanisation. Celle-ci passe par les jeunes, et donc par le sport qui est également un instrument de militarisation, en particulier à travers l’omniprésence de la gymnastique mais aussi à travers le ski, destiné à permettre de défendre la ligne bleue des Vosges d’une éventuelle invasion française. L’ouvrage aborde tous les aspects de la question dans une langue accessible à tous, en mêlant tableaux de synthèse et anecdotes, exemples locaux et considérations d’ensemble. Il est complété par un utile glossaire.