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Je me souviens des fêtes d’Aubertin dont mon grand-père était maire, le dernier dimanche du mois d’août. J’y voyais revenir avec régularité un personnage dont l’habillement, la prestance, l’assurance attiraient inévitablement l’attention. C’était celui qui avait réussi en Amérique, qui envoyait des colis au sortir de la guerre à la famille. Il me faisait rêver. Bien que vivant à la Nouvelle-Orléans, il parlait de ces autres béarnais partis en Californie à la recherche d’une vie meilleure. Cela avait éveillé ma curiosité. Lycéen à Louis-Barthou, j’entendais parfois des camarades évoquer des parents partis là-bas, mais dont on n’avait que de rares nouvelles. C’était pour moi un mystère que je résolus d’aller explorer. La chance et l’aide d’hommes exceptionnels et bons m’ont permis de débarquer un jour à San Francisco. Je commençais à y rencontrer des béarnais, certains très âgés, surpris qu’un jeune homme vienne s’enquérir de leur histoire personnelle et collective. Mais disponibles pour raconter leur parcours, leurs espoirs. Et ce fut une vraie découverte : une communauté dotée d’une riche histoire économique, sociale et politique, soudée autour de la Ligue Henri IV, travaillant dans les blanchisseries au point de marquer l’histoire de San Francisco. Une originale histoire d’immigration et d’intégration, car les béarnais se sont fondus dans la Californie, ce qui explique la méconnaissance quasi-totale des américains, voire en Béarn, de cette communauté.