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« Une guerre civile vient toujours de loin et il est nécessaire que, dans les deux camps qui se dessinent en vue de l'affrontement éventuel, il y ait suffisamment de protagonistes qui désirent et souhaitent même ardemment cet affrontement. Des boutefeux sont nécessaires. Ce fut le cas en Espagne. Les uns et les autres, en nombre suffisant dans les deux camps, souhaitaient en découdre et vider l'abcès : soit à droite pour maintenir l'ordre existant, soit à gauche pour en changer. En fait, il s'agit d'une guerre de classes et, comme toute guerre, elle sera horrible et horrifiante. Plus encore qu'une guerre mettant aux prises des nations car elle scinde des familles dont les membres vont se combattre (là est l'aspect fratricide, exacerbé à l'extrême), elle attise toutes les passions, nobles ou ignobles, en leur laissant libre cours ; on assassine (on dit “fusiller” ou “exécuter”) au moindre soupçon, on dénonce par jalousie ou envie, soif de vengeance. On tue l'ennemi ou celui que l'on pense ou suppose tel, ou qui pourrait le devenir. Tout cela à l'infini et avec des variantes dont l'imagination humaine débridée est friande, et dont elle détient le secret. Des récits verbaux des combattants et de mes lectures, j'ai voulu extraire, après des années d'incubation de toutes ces données, ce qui me paraissait essentiel pour comprendre cet épisode de l'histoire espagnole. Ces brèves considérations manifestent toutefois la prétention d'extraire, de la façon la plus concise et la plus précise qui soit, la quintessence de ce conflit. En ne cessant de garder à l'esprit que, dans tout conflit, ce depuis la plus haute antiquité, les premières victimes, et même les cibles principales de ces affrontements, sont les non-combattants, c'est-à-dire les femmes et les enfants. » A. P. Alain Pecunia a milité dans le groupe Juventudes Libertarias et a participé à l'Alliance syndicaliste, en 1969 ; il a été président du Comité Espagne libre de 1974 à 1977. Ouvrier du livre pendant