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Le mépris du peuple est une grande constante de l'Occident, et il s'est accru depuis le siècle des Lumières, déjouant tous les espoirs d'un universalisme partagé. Or, c'est la conception occidentale de la raison qui est à l'origine de ce mépris, elle qui, dès l'Antiquité, a exclu les sauvages et les esclaves de la cité, pour finalement exclure l'individu de la démocratie. Cet essai montre, textes à l'appui, que, procédant d'une collusion revendiquée avec le pouvoir politique, la raison d'État est le pur produit d'un état intellectuel ne connaissant d'autre logique que celle qui vise l'enfermement du peuple dans un concept avec, pour finalité, de l'administrer sans qu'il lui soit possible de se retourner contre son maître.