Prix public : 20,00 €
Défi lancé à la crise moderne du lyrisme, Muriel Stuckel interroge le mythe d’Orphée qui, de Virgile à Rilke notamment, entrelace l’amour, la mort, l’art, pour fonder le lyrisme universel. Aspirant à le renouveler sur le mode audacieux de l’inversion, elle choisit de conférer la parole poétique à Eurydice, l’éternelle silencieuse de notre littérature. Entre la sonate de l’abîme et le chant ébloui du monde sensible, la voix de la nymphe chemine avec ardeur, refusant les ténèbres, le silence, la mort. Accédant à la splendeur de l’interstice qui sépare l’ombre de la lumière, elle se risque peu à peu à reconsteller la lyre d’Orphée. Avec l’élan du savoir ultime, elle implore le poète de ne pas se retourner, seule condition pour elle de s’arracher à son destin d’ombre muette. Et si Eurydice, tout autant qu’Orphée, était la Poésie désormais reconquise, vitale en ces « temps de détresse » ?