Prix public : 22,00 €
<p><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 150%;">Avec La Vie et les Opinions de Tristram Shandy et Voyage sentimental en France et en Italie, Laurence Sterne (1713-1768) s’est imposé comme un romancier dont l’importance a été très tôt reconnue, dépassant les frontières des genres comme celles des pays et des langues. Son empreinte se décèle dans la littérature française, depuis Diderot, Balzac ou Stendhal jusqu’au roman contemporain, comme dans toute la littérature européenne, de Gogol à James Joyce et Italo Calvino. Goethe, qui n’a jamais cessé de le lire jusqu’au soir de sa vie, voyait dans l’écrivain anglais « le plus bel esprit qui ait jamais existé », admirant son humour inimitable et sa sagacité sans limites. « Qui le lit se sent aussitôt libre et heureux », concluait-il. Dans Humain trop humain, Nietzsche renchérissait, reconnaissant en lui « l’écrivain le plus libre de tous les temps, au regard duquel tous les autres paraissent raides, épais, intolérants et rustres ». L’univers romanesque de Sterne est en effet animé d’une pulsion vitale, où le rire et la joie sont des vertus cardinales, où l’exubérance se traduit par une inventivité narrative et linguistique de tous les instants. Dans Tristram Shandy, véritable roman encyclopédique renouant avec l’esprit de Rabelais et de Cervantès, comme dans le Voyage sentimental, Sterne articule la dimension orale du texte avec la matérialité de l’écriture. Doté d’un tempérament mercuriel, tantôt grave tantôt souriant, ou les deux en même temps, il n’est pas un adepte de la ligne droite et des symétries rigides, préférant le jeu aventureux des interactions imprévisibles et la floraison incessante des digressions. Sans jamais se départir d’une fine ironie, son œuvre ouvre la voie à un courant romanesque qui privilégie l’expérimentation et le paradoxe. « Auteur le plus souple qui soit — observait encore Nietzsche — il communique à son lecteur quelque chose de cette souplesse ». Tout bien considéré, Sterne est par excellence un écrivain que l’on peut dire contagieux…</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 150%;"> </span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 150%;">Textes de</span><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 150%;"> Alexis Tadié, Enrique Vila-Matas, Giorgio Manganelli, Gabriel Josipovici, Pierre Labrune, Virginia Woolf, Sylvie Kleiman-Lafon, Madeleine Descargues-Grant, Jean-Baptiste Para, Mary Newbould, Anne Bandry-Scubbi, Michel Delon, Mariana Teixeira Marques-Pujol, Cécile Baufils.</span></p>