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« Aucune théorie ne permettra de comprendre le Liban » : c’est ce mythe que l’auteure entend déconstruire. En combinant théories sociologiques et anthropologiques avec une ethnographie engagée minutieuse, elle aborde le malaise d’une ville, Tripoli, et au-delà, celui d’un pays. Face aux conflits incessants, face aux politiques néolibérales imposées à la ville et face aux élites, sous quelles formes se traduit la lutte par le bas contre l’absence de politiques publiques ? La question des marginalités et des inégalités est d’abord étudiée en se focalisant sur Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen – deux quartiers respectivement sunnite et alaouite –, et les pratiques spatiales particulières qui y ont cours : limitations des déplacements et appropriation communautaire de l’espace public. L’étude s’ouvre ensuite de l’échelle locale à l’échelle nationale, et fournit pour conclure un cadre d’analyse des injustices au Liban. Ainsi Tripoli, ville à la marge, devient ville-miroir du pays, révélant les mécanismes inégalitaires et les ripostes qu’ils suscitent.Marie Kortam, sociologue, est chercheure associée à l’Institut français du Proche-Orient et membre du Conseil arabe des sciences sociales.https://www.ifporient.org/978-2-35159-794-1/