Prix public : 29,00 €
Près de quatre-vingt mille juifs (français et étrangers) demeurant en France en 1940 ont été tués par les nazis durant les années d’Occupation. Cette tragédie est désormais établie et documentée. Leur histoire en appelle cependant une autre, trop peu étudiée par les historiens, et que l’auteur de ce livre prend à bras-le-corps. Puisque environ trois cent trente mille juifs vivaient alors dans notre pays, cela signifie que 75 % d’entre eux ont pu échapper à l’extermination. Pour les juifs français, cette proportion avoisine les 90 %. Par comparaison, la Belgique n’a compté que 55 % de survivants et les Pays-Bas 20 %. Comment comprendre cette singularité du cas français, puisque la volonté nazie de détruire les juifs est partout semblable et que Vichy collabore à leur déportation ? Cette question était encore un « point aveugle » dans l’historiographie de la Shoah. Certains ont même parlé d’une « énigme française ». Au terme d’une enquête de plusieurs années, riche de témoignages et d’archives, écrite d’une plume sensible et sereine, Jacques Semelin apporte une contribution décisive. Il brosse un tableau radicalement autre de la France occupée. Une société plurielle et changeante, où la délation coexiste avec l’entraide, où l’antisémitisme n’empêche pas la solidarité des petits gestes. Sans jamais minimiser l’horreur du crime, ce livre monumental ouvre une nouvelle période dans notre lecture des années d’Occupation. Il fera date.