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Le Proche et Moyen-Orient font l'objet de véritables révolutions qui découlent des printemps arabes de 2011. L'ordre établi a été profondément bousculé et l'avenir est plus imprévisible que jamais, des conflagrations régionales - voire pire - n'étant pas à exclure. Les pouvoirs régionaux en place à Téhéran et à Riyad se retrouvent propulsés sur le devant de la scène. En Arabie saoudite, la nomenklatura politique, militaire et, dans une moindre mesure religieuse, a été mise sur la touche au profit du prince Mohammed ben Salmane (MBS), le jeune héritier qui a toute la confiance de son père à la santé déclinante. À Téhéran, le Guide suprême de la Révolution, l'Ayatollah Ali Khamenei, maintient sa toute-puissance face à une contestation maîtrisée en grande partie grâce aux Pasdaran. Ces deux puissances régionales sont entrées en confrontation pour assurer leur influence dans la zone. Pour le moment, elles ne se sont pas affrontées directement, agissant via des forces tierces, mais cela pourrait changer tant la situation est explosive. Pour contrer ce qui est considéré par l'Arabie saoudite, Israël, les États-Unis et une partie des Européens comme une volonté expansionniste « perse », Riyad a regroupé la majorité des pays arabo-musulmans dans une coalition « antiterroriste » qui s'en est prise aux rebelles yéménites et a mis à l'index le Qatar accusé d'être trop proche de l'Iran et des Frères musulmans. De son côté, à la grande fureur d'Israël et des États-Unis, Téhéran verrouille son « arc chiite » via l'Irak, la Syrie, une partie du Liban et le Yémen.