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Au-delà de ces volets institutionnel (départementalisation) et démographique (immigration, émigration et jeunesse), la véritable mutation que vit Mayotte depuis qu’elle est sous administration directe de la France (1976), est sans doute, celle liée au développement qu’elle a emprunté, qui tende de créer une société de consommation illustrée par : les grandes surfaces, qui ont envahi l’espace commercial, l’arrivée de la télévision en (1986), du téléphone portable en (2001), et sous l’effet du pouvoir d’achat des expatriés et de la montée d’une classe moyenne mahoraise. Désormais les Mahorais côtoient certaines valeurs importées de l’occident : nouvelle organisation administrative, nouvelle démocratie, nouveau type de développement et, partant d’un nouveau système de valeurs. Des modifications apportées par l’ouverture au mode extérieur, tels que les voyages, l’accès aux médias, … Il en résulte, d’une part un renforcement du modèle occidental et, d’autre part, une acuité plus grande des revendications sociales. Cette mutation dans les équilibres sociaux a largement affaibli les réseaux traditionnels de régulation sociale, les rapports avec les autres, avec les esprits ou avec les morts. Tous ces éléments sont désormais inopérants sur des individus partiellement sortis du tissu de solidarités traditionnelles et de respect qui les enfermait. De ce fait, les problèmes sociaux surgissent et les besoins sont immenses. La transition entre la société traditionnelle et celle qui est engagée sous nos yeux est extrêmement délicate, car elle s’effectue sans fondations solides ; elle est très (trop !) rapide, avec une sous administration mahoraise notoire. Face à ces défis, il apparaît essentiel que l’Etat, le Département tirent dans le même sens. A défaut les risques existent en tout état de cause, et l’avenir pourrait être ponctué de crises sociales plus graves que celles que nous avons connues.