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Préface de Philippe Randa.D’une totale amoralité, escroc notoire, sa malhonnêteté avait fini par le faire condamner et radier de ses fonctions de maire, puis de conseiller général. Médecin avorteur et assassin supposé de son infortunée maîtresse, il est probable néanmoins que son intelligence, son charme, sa chance et son culot, – toutes qualités que personne ne lui contestait – lui auraient permis de sauver une fois de plus sa tête, si son dernier et fatal procès n’avait eu lieu en 1946.Devant l’Histoire, le docteur Marcel Petiot se démarquera toujours des autres criminels par son mode de défense. Alors qu’une trentaine de victimes (27 exactement) lui étaient reprochées, il n’hésita pas à en revendiquer haut et fort trois fois plus… et, en raison du « service rendu », il demanda purement et simplement son acquittement ! En effet, le docteur de la rue Le Sueur estimait n’avoir fait que son devoir de patriote : ses proies n’étaient-elles pas toutes à la solde de l’Allemagne, dont les troupes avaient été renforcées cinq ans durant par des collaborateurs empressés ?Les valises des émigrés – pour la plupart juifs – retrouvées en grand nombre à son domicile ne prouvent pas, comme Petiot l’a lui-même fait remarquer, que leurs propriétaires n’aient pas bel et bien gagné grâce à lui des cieux – terrestres – plus propices. Et si aucun d’eux n’a jamais plus donné signe de vie, rien ne prouvait non plus qu’ils ne fussent pas toujours vivants ou s’ils étaient morts, que sa responsabilité fût en cause !Aujourd’hui, bien que la culpabilité de Petiot ne soit guère remise en question par les historiens de cette période, sa condamnation ne serait peut-être pas aussi évidente. C’est là tout le paradoxe de cette sinistre affaire.