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Le professeur de l’université de Leipzig est-il le « Paxton de la guerre d’Algérie », comme le proclame un historien français « engagé »? La thèse colossale publiée en 1974, traduite en français en 1999, est resté inconnue aussi bien du grand public, que des spécialistes. Gérard Lehmann n’en savait pas davantage : au départ, un article du magazine allemand Der Spiegel, rédigé par le même professeur sur le même sujet, lui a paru terriblement tendancieux et fort peu respectueux du minimum d’honnêteté que l’on est en droit d’attendre d’un historien. Même réflexion au sujet d’une conférence tenue à un an de distance. Il a donc paru intéressant à l’auteur de cet essai de poursuivre son investigation : retrouvera-t-il dans un ouvrage de mille pages, sur des aspects majeurs de cette tragédie, depuis la politique du gouvernement français avant et après le 13 mai 1958, jusqu’aux acteurs du drame et à ses péripéties, la même « interprétation » marxiste mâtinée de tiers-mondisme que dans un article s’agressant à un la ge public ou encore dans une conférence universitaire?Plusieurs décennies ont passé depuis que Gérard Lehmann, descendant d’une longue lignée de Français établis en Algérie depuis 1834, a poursuivi au Danemark une carrière universitaire. Il lui a fallu du temps pour revenir aux temps de l’Algérie française. La Cendre et la Braise est le témoignage d’un engagement sans concession. Dans Albert Camus Français d’Algérie, il propose d’un homme et d’une œuvre une image bien différente que celle dont les ténébrions, ainsi nommait-il ses juges-pénitents, gardèrent trop longtemps le monopole. Si Gérard Lehmann s’intéresse aujourd’hui à Hartmut Elsenhans, c’est que ce dernier est en Allemagne le représentant le plus prolixe d’une rhétorique qui, au sujet de l’Algérie française, asservit avec une remarquable constance l’honnêteté intellectuelle aux exigences d’une idéologie. Il était temps que cette constance fût saluée.