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Les Chrétiens sont convaincus que leur religion constitue une simple variante du judaïsme. Et il en est de même pour les Juifs qui considèrent que le christianisme a emprunté ses dogmes, ses pratiques cultuelles, et sa morale à leur religion. À première vue cette assertion semble vraie. Une étude approfondie démontre en effet qu’il ne s’agit que d’une apparence. Selon la thèse du grand historien Ernest Renan, les Grecs étaient tellement attachés à leur religion ancestrale qu’ils ne sont jamais devenus véritablement chrétiens. Aussi, malgré ses efforts, l’Église n’a réussi qu’à appliquer sur eux une légère couche de peinture chrétienne. Ses recherches ont révélé que l’ancienne religion greco-latine n’avait aucun rapport avec les fables enseignées aux écoles grecques et lui ont fait découvrir l’insondable ineptie des textes hébraïques sur lesquels est censée être fondée la religion chrétienne. Il a en outre constaté que le christianisme – « religion de l’amour et la non-violence » – avait été imposé aux peuples par la force, au prix d’effroyables persécutions et d’un nombre incalculable de massacres, que son instauration avait entraîné une régression de la civilisation et que (pour complaire à l’Église) personne n’avait jamais tenté de faire connaître la vérité au grand public. La vérité historique est dans ce domaine tellement éloignée des idées reçues que toute tentative de la rétablir dans sa plénitude est immanquablement vouée à paraître comme une entreprise douteuse. D’autant que l’application de la critique scientifique à la théologie chrétienne met en cause le dogme de son infaillibilité. Ainsi, tous ceux qui ont tenté de le faire dans le passé se sont efforcés d’atténuer leurs déductions afin que celles-ci ne contrastent pas trop avec les thèses de l’Église. De plus leurs ouvrages qui n’ont paru que dans un petit nombre de pays, n’ont pas été connus en dehors d’un cercle restreint de spécialistes. L’évolution des mentalités a rendu aujourd’hui possible le rétablissement sans détours, de la vérité. C’est l’objet du présent ouvrage. Mais sa compréhension requiert une étude succincte de l’ancienne religion grecque.