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Lorsque les pouvoirs, législatif et exécutif, d’un État ne sont plus que les exécutants délégués du pouvoir supérieur de l’Union européenne pour l’essentiel, il ne reste plus que la justice, troisième pouvoir d’après Montesquieu, qui pourrait rester indépendante et souveraine. Or on constate que le processus de servitude volontaire des pouvoirs anciennement souverains de la France à l’UE, a gagné aussi la justice qui reconnaît aujourd’hui la souveraineté des cours européennes supranationales (Cour de justice européenne et CEDH) guidées par de seules motivations idéologiques. Cette soumission est aussi l’aboutissement d’une dégradation des principes traditionnels qui avaient façonné l’idée de la justice et de la formation du droit depuis la pensée des Grecs et surtout des Romains qui en avaient jeté les bases au fil des siècles. Car la justice est au centre, est au cœur de la vie des peuples ; elle guide leurs comportements, elle organise les relations d’altérité entre les citoyens, elle modèle une manière de vivre, elle institue l’égalité, garantit la liberté et a pour objectif le Bien Commun. Pour cela elle s’appuie sur la loi, le droit et l’équité, celle que les Romains avaient dégagée et non son travestissement que la modernité et la post-modernité ont fabriqué sur les nouveaux critères des « droits de l’homme », qui ont sacralisé l’individu aux dépends du Bien commun et de la liberté des peuples. La conception moderne du droit, le déferlement des droits subjectifs, l’individualisme, le développement des « droits fondamentaux » puis la nouvelle religion des droits de l’homme, ont dénaturé les véritables objectifs d’une justice issue du droit naturel et consubstantielle à une Cité ou à un État souverain. De même l’interprétation postmoderne de la notion d’« État de droit » ne mène qu’à la référence supérieure aux droits de l’homme d’une part, et donc à ne plus appliquer le droit d’autre part. C’est pourquoi une étude des racines et de la formation de la Loi, du Droit et de la Justice depuis ceux qui les ont dégagées en Grèce et à Rome, est nécessaire avant de disséquer ce que sont devenues l’idée de justice et la justice elle-même, celle du quotidien, au travers de nos institutions nationales et européennes, et dominées par les idéologies nouvelles qui régentent nos démocraties moribondes.