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Préface de Jean-Luc GagneuxNotes d’un membre de la Commission d’enquête sur l’affaire RochetteJoseph Caillaux, député de Mamers en 1898, se retrouve compromis avec le financier Henri Rochette, écroué le 23 mars 1908 pour escroquerie et dont il aurait fait retarder le procès : Rochette est en effet accusé d’avoir monté un système frauduleux pour un montant de 120 millions de francs, consistant à verser, sur la base de faux bilans, des intérêts importants aux souscripteurs (Joseph Caillaux est sur la liste) de ses sociétés avec l’argent des nouveaux épargnants.Les malversations de Rochette ont-elle contaminé Caillaux ? Louis Barthou, président du Conseil, décide de déchaîner la presse contre lui.Lorsqu’en octobre 1913, Joseph Caillaux devient président du Parti Radical, c’est-à-dire leader de la Gauche, Gaston Calmette, directeur du Figaro depuis 1902, mène contre lui une impitoyable campagne de presse (le quotidien publiera pas moins de 138 articles à charge en trois mois), le qualifiant en 1912, de « ploutocrate démagogue » et dénonçant en mars 1914, « les négociations secrètes de M. Caillaux, protecteur de Rochette. »Le 16 mars 1914, Henriette Caillaux entend venger l’honneur de son mari et tue Gaston Calmette dans son bureau du Figaro.Académicien en 1906, élu la même année député de Paris, Maurice Barrès avait été nommé en juillet 1910 membre de la commission d’enquête présidée par Jean Jaurès et chargée de faire la lumière sur les malversations d’Henri Rochette. Au printemps 1914, il écrit neuf articles dans L’Écho de Paris du 21 mars au 5 avril 1914, consacrés à la commission d’enquête, dans lesquels il insère ses propres interventions à la commission ou à la tribune de la Chambre pour réclamer des poursuites contre les dirigeants politiques mis en cause.Ses articles, réunis dans son livre Dans le cloaque, dénoncent au vitriol la « grande camaraderie » faite d’une infinité de petits scandales, d’arrangements, de pantouflages et de corruptions.