Prix public : 18,00 €
Avant le XIXe siècle, un individu sur deux mourrait avant vingt ans. La minorité se prolongeait jusqu'au mariage – tardif alors –, à vingt-cinq ans et parfois au-delà. Les mineurs, qu'ils soient appelés à disparaître prématurément ou à entrer dans le monde des adultes, constituaient la majorité de la population. Or on les connaît mal. Les historiens ne s'y sont intéressé qu'assez tardivement en privilégiant les turbulences juvéniles. Mineurs, minorité ; jeunes, jeunesse, est pourtant un thème d'une incomparable fécondité si on l'embrasse depuis la naissance jusqu'à son terme, l'émancipation. C'est ce qui est tenté ici en mettant en synergie les compétences du droit, de l'histoire, de l'histoire de l'art. Le droit protège les mineurs, trace des bornes. Entre elles, le flou est beaucoup plus grand, des âges de la vie, des représentations, précisées ici grâce à celles de l'enfant dans les retables baroques. Le désordre, les transgressions, commis exclusivement par les garçons célibataires âgés de plus de quinze à seize ans, permettent de mieux apercevoir une jeunesse plus diversifiée qu'on ne le croit, mais aussi, en contrepoint, les comportements, les normes sociales à la campagne comme à la ville. Une contribution importante, dans le cadre du nord-ouest de la Méditerranée, à un champ d'étude insuffisamment cultivé en dépit des problèmes et interrogations que suscitent actuellement les mineurs et la jeunesse en général.