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Antoine Tricot a expérimenté une autre façon d'aborder de manière journalistique des quartiers populaires dans le Nord. Un récit à la première personne, un récit de ville en quartiers. Un lieu comme il y en a tant d'autres (en " Sous-France " disent certains), chez les " invisibles " et les oubliés, " délaissés " et pourtant chargés et porteurs d'un grand potentiel de vie. Qu'est-ce qu'un quartier populaire ? Que veut dire " mémoire ouvrière " ? Que signifie " journalisme critique " ? Poser ces questions c'est d'abord faire face à toute une série de clichés, de tics, de raccourcis et de contradictions liés à la " fabrique " médiatique et à la perception des publics, surtout les spectateurs du JT. Les relations entre journalistes et habitants de ces quartiers sont tendues. Comment aller plus loin que le fait divers, violence, drogue et tous les maux (et les mots) associés dans l'inconscient collectif. Qu'est-ce qu'un quartier populaire calme ? Sans événement, sans fait sensationnel ? Ce qui ne veut pas dire sans histoire !Antoine Tricot, journaliste, a expérimenté une autre façon d'aborder de manière journalistique des quartiers populaires dans le Nord. À Saint-Pol-sur-Mer, 23 000 habitants, dans la communauté urbaine de Dunkerque. Une ville ouvrière et " ouvriée " – taraudée, entre industrie et urbanisation – depuis les premières vagues d'industrialisation.L'auteur s'est immergé sur place en sociologue avant la mise en chantier d'un grand projet de rénovation urbaine. Son terrain : les cités Guynemer, Jean-Bart et Cheminots, soit deux barres HLM de 900 logements (autour de 1970) et une cité-jardin cheminote (autour de 1930). Deux configurations urbaines tout à fait différentes et pourtant classées en quartiers prioritaires de la Politique de la ville.Que veut dire vivre et travailler, exister dans ces deux quartiers ? Ouvriers, cheminots à la retraite, jeunes au chômage, étudiants, fonctionnaires, allocataires du RSA, éducateurs de rue, ados, jeunes footballeuses, vieux mécanicien, employés des bailleurs sociaux, jeune cadre du FN local, médecin, député-maire... Autant de personnages pour un itinéraire jalonné de récits recueillis et mis en regard avec des archives et des articles de La Voix du Nord. Progressivement une histoire se tisse, celle d'un territoire avec ses tensions. La mémoire ouvrière qui s'effrite à mesure que le chômage monte – mais qui reste chevillée au corps – ; les paradoxes de la Politique de la ville, la toute puissance des bailleurs HLM, les traumatismes du trafic de drogue, la progression de l'extrême droite sur les friches du communisme, le découragement et la fatalité. Mais aussi les réussites et l'entraide, la valeur du travail des éducateurs, les engagements associatifs et politiques, la transmission, la richesse des identités diverses et la foi dans l'avenir.Un récit écrit à la première personne, un récit de ville en quartiers. Un lieu comme il y en a tant d'autres en France (" Sous-France " disent certains), chez les " invisibles " et les oubliés, " délaissés " et pourtant chargés et porteurs d'un grand potentiel de vie. Ce type d'étude met en lumière une autre façon de voir, d'écouter et de comprendre et s'inscrit dans l'actualité d'un espace très observé, dont l'expérience est d'une utilité publique et universelle.Cet essai, engagé entre journalisme critique et sociologie, enquête de terrain et analyse réflexive est écrit avec subjectivité et tonicité. Il propose l'analyse monographique et concrète d'un lieu habité quasi effacé. Les entretiens choisis – montés comme des pièces radiophoniques – conservent leur oralité tout en restant très lisibles. Sans pour autant en faire un manifeste ou une quelconque théorie, l'auteur a conçu sa restitution dans la perspective d'un livre aisément appropriable qui tient bien dans la Poche.