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La logique capitaliste d'accumulation et de prédation boule verse partout et constamment les équilibres économiques et politiques, la technique et le travail, la production de richesse, les styles de vie et les modes de consommation... David Harvey s'attache à démontrer que le capitalisme est, à quelque échelle qu'on le considère, une entreprise de production de l'espace, un pouvoir de détruire ou de construire, de façonner les lieux, de s'approprier les terres, de reconfigurer le visage des villes, de modifier en profondeur l'urbanisme et l'architecture, de bouleverser les rapports spatio-temporels. C'est dans l'espace que s'ancre le capital, par l'espace qu'il se développe et à travers l'espace qu'il trouve des « solutions spatiales » aux contradictions qui le minent. Mais, contrairement à ce que l'on croit souvent, l'extension mondiale des rapports marchands n'implique pas une homogénéisation : le capitalisme est aussi une « fabrique des différences » qui favorise les singularités culturelles locales. Cette nouvelle édition d'un ouvrage paru en 2008 contient, outre une nouvelle préface rédigée par la géographe Cécile Gin trac (codirectrice de Villes contestées, 2014), trois textes inédits : un article développant le concept central de la théorie de Harvey, celui de « fix spatial », un autre consacré au renouvellement permanent des formes culturelles et des styles de vie, et enfin, une brillante relecture géographique du Manifeste du parti communiste.