Prix public : 12,00 €
Souvent combattue dans l’art moderne, absente dans l’art brut et parent pauvre de l’art contemporain, la maîtrise du dessin ne survit plus aujourd’hui que dans des secteurs artistiques de grande diffusion, sous-estimés par la critique : dessin animé, illustration, bande dessinée, infographie. Pour diverses raisons historiques, liées aux grandes étapes de la mutation industrielle et à la naissance de nouveaux médias de l’image concurrents des techniques traditionnelles, un véritable opprobre s’est peu à peu attaché, dans le secteur des beaux-arts, à la pratique du « bien dessiner », assimilant la maîtrise savante à l’académisme et aboutissant à une véritable inversion des valeurs où seul le « dessiner comme un cochon » – le mot est de Jean Dubuffet – semblait ouvrir des voies créatives. Il faut revenir sur deux siècles d’histoire et remonter à la naissance de la photographie pour comprendre cette évolution qui aujourd’hui, paradoxalement, pourrait bien arriver à son terme, avec le retour du dessin « illusionniste » à l’ère de l’image de synthèse et des nouvelles technologies. Ce qui n’empêche pas le dessin « brut » d’accéder, lui aussi, à une reconnaissance définitive. Deux essais généraux, sept textes sur quelques dessinateurs, virtuoses ou médiumniques, et deux entretiens composent ce livre conçu comme un hommage au génie du dessin, sous ses formes savantes ou brutes, cultivées ou populaires.