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La place dévolue par une société à l’excrément met au jour des tensionssocialement, moralement et culturellement significatives : le convenant etl’inconvenant, le licite et l’interdit, le dicible et le tu, le beau et le laid. Le déchetdoit sa richesse herméneutique à son statut de trace. Mais penser l’excrémentielnécessite un effort particulier : braver la répugnance que suscite l’immonde etfouiller ce que la civilisation a tendance à enfouir, à proscrire.Dans son rapport à l’excrémentiel, que dit le XIXe siècle de lui-même ?D’une part les préoccupations hygiénistes, à l’heure où les épidémies de cholérafont des ravages, prennent une importance croissante, tandis que le vocabulairede la médecine, de la physiologie, des sciences du corps s’impose un peu partout,y compris en littérature. D’autre part l’agriculture, en s’industrialisant,développe la science des engrais ; l’excrément, perdant peu à peu toute verturécupératrice, finit par devenir le rebut par excellence. Enfin, peu à peu relégué àla marge par une idéologie bourgeoise hantée par la propreté, l’excrémentielrelève désormais de l’innommable, au moment même où la montée du réalismeaccrédite la nécessité de tout voir et tout dire.Le présent ouvrage se propose d’analyser le traitement de l’excrémentielau XIXe siècle selon trois angles de vue : usages et pratiques de l’excrémentieldans la vie de la cité (évacuer), l’excrémentiel dans la caricature politique (salir),enfin les rhétoriques et esthétiques de l’excrément (digérer).Ont participé à cet ouvrage : Sabine Barles, Vincent Chambarlhac, Florence Fix,Marie-Ange Fougère, Philippe Hamon, Aurélien Lorig, Bertrand Marquer, ManonRaffard, Mathieu Roger-Lacan et Bertrand Tillier.