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L’oeuvre de Jidi Maja c’est la confiance absolue dans le pouvoir de la poésie à se faire comme un espéranto de l’âme humaine.
La poésie de Jidji Majia prend la forme d’une parole généreuse et ouverte, accessible à tous, riche d’images puissantes et porteuse d’une pensée complexe. Si elle doit assurément beaucoup à ce principe confucianiste qui exige que la conscience oeuvre simultanément en faveur du bonheur individuel et du destin collectif, si elle s’instruit d’abord de la grande poésie chinoise de l’époque Tang, de Du Fu notamment, elle est nourrie magnifiquement d’un savoir universel, dialoguant avec Dante et Habermas, Holderlin et Shelley, Walter Benjamin, Walt Whitman, Pablo Neruda ou les russes iconoclastes du Zaum...
Ce qui confère à l’oeuvre de Jidi Majia une aura exceptionnelle dans le paysage poétique de ce temps est son extraordinaire capacité à élargir son champ de vision, sans rien renier de sa culture propre et de son appartenance à une histoire millénaire, à l’entièreté de l’aventure humaine, à nouer le mythique et l’extrême contemporain, à intégrer la pensée dans l’hymne et l’élévation lyrique. C’est la confiance absolue, résolue dans le pouvoir de la poésie à se faire comme un espéranto de l’âme humaine, à se faire la figure d’une vérité partageable entre mémoire et devenir, dans son pouvoir à fonder face à l’absurde, un sens de la vie sans assignation à la religion, à l’idéologie, à l’exploitation utilitariste et égoïste du réel. "Le poète est le chef de la dernière tribu" dit Jidji Majia. Une petite tribu certes, et menacée, mais c’est elle qui détient le feu qui seul éclaire le chemin (extraits de la préface de Jean-Pierre Siméon).