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<p>Longtemps considerée comme une fille naturelle de Napoléon, Emilie Pellapra (1806-1871) connut un destin singulier. Fille d'un riche financier, elle épouse à 18 ans le comte de Brigode, ancien maire de Lille et pair de France, de trente ans son aîné, qui avait été chargé par la famille de lui trouver un mari. En 1827, elle accouche de jumeaux. Un mois plus tard son mari meurt. Elle a 21 ans.</p><p>Elle rachète au duc de Bellune l'immense château de Ménars (Loir-et-Cher), ancien domaine de la marquise de Pompadour. Dans les salons de son hôtel parisien et en Val de Loire, de nombreux prétendants courtisent la riche veuve qui porte son choix sur Joseph de Caraman, prince de Chimay, fils de la célèbre madame Tallien, égérie de la Révolution française. De ce mariage d'amour naissent quatre enfants.</p><p>Emilie accompagne son mari lors de séjours diplomatiques à la cour d'Angleterre ou à celle de Napoléon III. Les lettres écrites lors de ces déplacements à Fontainebleau et à Windsor, ainsi que le journal quelle tient en 1859, complètent les souvenirs d'Emilie Pellapara, comtesse de Brigode, princesse de Chimay, qui s'arrêtent en 1836, peu après la naissance de son fils Joseph.</p><p>Décédée en 1871, elle est la grand-mère de la comtesse Greffulhe, modèle de la duchesse de Guermantes, et du mari de la célèbre princesse Bibesco, qui exhuma ces documents dans l'entre-deux-guerres.</p><p>Avec une préface de Jean Tulard, de l'Institut, spécialiste l'époque napoléonienne.</p>