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Au lendemain de la crise iconoclaste, alors que les moines apparaissent comme les héros de l'orthodoxie restaurée, le patronage aristocratique et impérial des fondations monastiques permet l'émergence de grands monastères dans l'Empire byzantin. Le présent ouvrage s'intéresse aux relations des moines avec l'empereur, relations personnelles, spirituelles et institutionnelles qui sous-tendent ce patronage a priori paradoxal ; entre le IXe et le XIIIe siècle, les monastères bénéficiaient de privilèges importants alors même que les empereurs cherchaient à limiter l'emprise des puissants sur les terres, principalement pour des raisons fiscales. L'amitié des empereurs pour les moines s'inscrit dans le contexte plus général de l'affirmation des valeurs monastiques dans l'Église et dans la société byzantines ; intercesseurs privilégiés des hommes auprès de Dieu, les moines deviennent les guides spirituels des membres de l'aristocratie. Sur le plan institutionnel, les sources indiquent que le souverain exigeait des services militaires et politiques en contrepartie de sa générosité, et détenait dans certaines de ces fondations des droits de patronage contraignants. L'amitié des empereurs pour les moines devient également un topos littéraire qui témoigne d'un élément nouveau dans le discours sur le pouvoir impérial, l'attrait des empereurs pour le mode de vie monastique ; les sources narratives contribuent ainsi à l'élaboration d'un nouveau modèle de royauté qui domine les différentes formes d'expression du pouvoir impérial byzantin à partir du ixe siècle, celui d'une royauté monastique.