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Le «jeune-de-banlieue», c’est l’ogre des temps modernes. Arabe mal rasé de 15-35 ans vêtu d’un survêtement à capuche, il se promène avec un cocktail Molotov dans une main et une kalachnikov dans l’autre. Il fume du shit dans les cages d’ascenseur, il brûle des voitures ; il gagne sa vie grâce à des trafics de toutes sortes et en fraudant les allocations sociales. Sa sexualité consiste à violer les filles en bande dans des caves ; sa spiritualité, à écouter les prêches djihadistes de l’«islam-des-banlieues», dans des caves également. Il hait la France, l’ordre, le drapeau, et bien sûr, il déteste les Français (comprendre : «les Blancs»). Il aime le jihad et l’islamisme. Son rêve : partir en Syrie se battre aux côtés d’Al Qaïda, pour ensuite revenir en France commettre des attentats. Il ne serait donc pas étonnant que bientôt les parents disent à leurs enfants : «si tu n’es pas sage, le jeune-de-banlieue viendra te chercher». La réalité est moins spectaculaire que le fantasme. L’ascenseur social étant en panne, seule une minorité de jeunes de banlieue, quantitativement marginale, arrive à s’en sortir : elle change de classe sociale et souvent, elle déménage de la banlieue pauvre. Le cocktail de cette réussite mélange la détermination, le talent, beaucoup de travail, et parfois la chance d’un «piston». Symétriquement, seule une minorité, encore plus marginale, vit de trafics divers et de contrebande ; une minorité plus marginale encore bascule, elle, dans l’adhésion au totalitarisme wahhabite ou salafiste. Mais pour l’écrasante majorité, pour le gros des troupes, la réalité, c’est une galère de jeune pauvre urbain qui vivote et ne sortira pas du ghetto : 6 sur 10 avec un job mal payé et précaire ; 4 sur 10 au chômage. Ce livre est construit en deux étapes : d’abord, il démonte brique par brique le stéréotype du monstrueux « jeune-de-banlieue », qu’il baptise « balianophobie » ; ensuite, il décrit point par point les caractéristiques des vrais jeunes de banlieue.