Prix public : 17,00 €
Comment fédérer des mouvements sociaux dont la libre association n’implique aucunement la fusion dans un ensemble homogène et centralisé ? Cette question est bien au cœur des luttes altermondialistes et des mouvements des indignés. Comment aller jusqu’au bout de la démocratie «réelle » qui fédère les savoirs locaux et les savoirs universels, les savoirs de la vie quotidienne et les expertises savantes ? La réponse ne réside pas dans un passage « en douceur » du capitalisme financier au communisme informationnel. Les usages sociaux des nouvelles technologies de l’information ne sont jamais déterminés technologiquement, ils portent toujours en eux la possibilité d’un choix, contradictoire, entre plusieurs politiques. La grande alliance entre les cadres, les travailleurs de l’information et les couches populaires ne naît pas spontanément de la mise en commun des expériences locales ; elle ne doit pas en effet gommer les différences des trajectoires de ceux qui décident de lutter ensemble. Ce livre tente de montrer comment les luttes des paysans irrigateurs, des communautés villageoises coopératives ont quelque chose de commun avec le combat des jeunes diplômés pour une nouvelle civilisation post-capitaliste. La révolution industrielle à laquelle continue de renvoyer la « modernité » capitaliste (production et la consommation de masse, centralisation hiérarchique, division du travail) s’oppose radicalement à la nouvelle « modernité » issue de la révolution informationnelle. C’est elle qui donne sens au mouvement actuel en faveur des coopératives, de l’économie solidaire, c’est elle qui fonde toutes les nouvelles pratiques solidaires, les expériences de démocratie directe tant dans l’accès aux ressources naturelles que dans le partage des informations.