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Depuis plus de deux siècles, la notion de Progrès s'accompagne invariablement de celle de son opposé, la décadence. Les collectivités humaines semblent tiraillées entre la croyance en des lendemains qui chantent, et le besoin de se référer à un état de perfection, le plus souvent situé dans le passé et qualifié d'âge d'or. Ce passéisme, au demeurant, devient futurition dès lors que le but à atteindre se trouve être précisément ce 'retour des temps heureux'. Mouvements politiques, religieux, se référant donc à un ou des âges d'or dont on éprouve la nostalgie pour mieux fustiger la décadence qui s'ensuit. Mais on peut aussi se complaire dans un sentiment esthétisant de la décadence, et la nostalgie, sentiment humain indissociable de l'angoisse du temps qui passe, peut ériger en âges d'or des époques qui n'ont rien d'exemplaire. Les arts (littérature, peinture, cinéma), la mythologie (à travers les figures du Rédempteur) l'histoire des nations, portent les marques des choix (individuels ou collectifs) effectués, des regrets ou des remords qui les accompagnent irrémédiablement. La liberté de choix se heurte ainsi à la morale, à la crainte d'une faute, d'un crime. La culpabilité peut s'exprimer alors de façon intime ou publique sous diverses formes. Mais quelle que soit la forme, la rédemption à laquelle elle aspire est-elle possible ou même souhaitable ? Et ce repentir, pour l'individu ou la collectivité, est-ce un signe de force ou de faiblesse ? Autour de cette thématique, résolument pluridisciplinaire, plus d'une trentaine de chercheurs de tous les pays ont apporté leur contribution au cours des deux symposiums qui se sont tenus à l'Université du Littoral Côte D'Opale en 2007 et 200 sous l'égide du CERCLE, composante du laboratoire HLLI.