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Activité royale par excellence, pratiquée par tous les rois de France, la chasse était plus qu'une simple distraction, mais bien un accessoire du pouvoir, un moyen de représentation et de contrôle des courtisans. Disparues avec la Révolution française, les chasses royales furent remises au goût du jour par Napoléon Ier, soucieux de s'approprier les apparences du pouvoir et qui en fit un instrument politique puissant. La Restauration, au lieu de revenir à l'organisation d'Ancien Régime, choisit de conserver l'équipage de Napoléon, qui fonctionna jusqu'en 1830, année où la révolution de juillet se déchaîna contre la figure du roi-chasseur, personnifiant l'impopularité de Charles X et de son fils. Cette continuité humaine, budgétaire, mais aussi politique et symbolique, se retrouve dans les différents aspects liés à l'organisation des chasses analysés ici: les voyages de la Cour entre les différents palais de la Couronne, la mise en place d'une étiquette spécifique, les invitations d'ambassadeurs ou de souverains étrangers, mais aussi l'élevage du gibier, l'aménagement des forêts, la constitution de la meute et des écuries, et enfin, au cœur de la Maison du souverain, le rôle du grand veneur, officier en charge des chasses impériales puis royales. S'appuyant sur des sources variées et pour la plupart méconnues – archives, mémoires, journaux intimes, ou encore tableaux et objets d'art –, cette étude permet d'aborder, sous un angle singulier, l'évolution de la politique et de la société sous l'Empire et la Restauration. Elle met en lumière non seulement la résurgence des traditions de Versailles et de la symbolique royale en ce début de l'époque contemporaine, mais aussi la passion de la chasse, partagée par Napoléon et par les derniers Bourbons. Charles-Éloi Vial, ancien élève de l'École nationale des chartes et boursier 2010 de la Fondation Napoléon, a consacré sa thèse de doctorat aux chasses de l'Empire et de la Restauration. Il est actuellement conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Cet ouvrage a été couronné par le prix Madeleine-Lenoir 2014 et publié avec le soutien du Centre de recherche du château de Versailles, de la Fondation François Sommer pour la chasse et la nature, de la Fondation Napoléon et de la Société de l'École des chartes.