Prix public : 15,00 €
<p>Paysages décomposés, visages tailladés, phrases démembrées, mots fragmentés, lettres explosées, tel est ce que nous donnent à voir les affiches lacérées que Jacques Villeglé va décoller des murs de Paris et exposer comme oeuvres d'art à partir des années 50. Ces palimpsestes visuels dont la puissance expressive est encore inentamée aujourd'hui ont été des réalisations majeures de ce mouvement artistique, le Nouveau Réalisme qui, sous l'égide de Pierre Restany, va contribuer à renouveler le vocabulaire des arts plastiques en France en rassemblant des personnalités aussi importantes que celles de Raymond Hains, François Dufrêne, Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle, Yves Klein, Arman et César. Dans cet essai, Didier Dauphin s'efforce de montrer quel dialogue entretiennent les affiches lacérées de Jacques Villeglé aussi bien avec la peinture qu'avec le ready-made duchampien. Si en effet les affiches lacérées de Jacques Villeglé, ces peaux vivantes aux mille balafres, déroutent encore aujourd'hui, c'est peut-être parce qu'elles ouvrent, en brisant les signifiants élémentaires mais aussi la syntaxe de toutes nos représentations du réel, à une exploration du langage et de ses partages originaires.</p><p>Cet essai est suivi d'un long entretien avec l'artiste où sont évoqués les diverses relations que cette aventure artistique d'un demi-siècle a tissé et tisse encore avec la peinture informelle, le Pop art, le lettrisme, le cinéma expérimental et l'art actuel.</p>