Prix public : 15,00 €
PRÉSENTATIONCes « notes » de Gilbert Vieillard datent de 1937-38, soit avant la guerre de 40 – la colonisation est alors à son apo-gée. Il y eut plusieurs sortes de hauts fonctionnaires colo-niaux. Gilbert Vieillard est un de ceux qui ajoutent à sa fonction d’administrateur celle d’historien et d’anthropologue. Comprenant et parlant la langue, il pé-nétra profondément dans la culture peule de la Haute-Guinée. Il en ramena cette magnifique description des Peuls Futanké.Le cadre montagneux et boisé, la société, ses notables « fins lettrés », ses castes, ses valeurs, l’économie pastora-le, l’habitat, les techniques, le mode de vie, tout est obser-vé avec soin, à hauteur d’homme. Dans son œuvre consa-crée aux Peuls, Vieillard a aussi, le premier, traduit les récits épiques du Macina et les poèmes religieux et pasto-raux écrits en ajami. Ce sont ces derniers qui furent pu-bliés par le linguiste Alpha Ibrahim Sow sous le titre de La femme, la Vache, la Foi. Ces poèmes témoignent du haut niveau de ces lettrés peuls qui ne devaient rien à l’école française, dans une contrée où « même les femmes et les jeunes filles savaient lire » dit Vieillard, étonné et ravi. Le fonctionnaire qu’il était ne doutait point de l’aptitude de ce peuple à améliorer son sort à l’aide de quelques aménagements (routes, dispensaires, etc.) que le « tuteur » européen pourrait effectuer. En somme il conçoit l’action européenne comme un simple complé-ment à une culture qu’il aime et qu’il respecte. C’est un cas assez rare pour qu’on le signale. Et le relise. Les Peuls ont toujours su reconnaître leurs amis.Lilyan Kesteloot