Prix public : 17,00 €
Le commissaire divisionnaire Garon dirige la brigade des affaires générales de Lyon, brigade un peu particulière chargée des dossiers mettant en cause des personnalités en vue. La mort de Patrice Warth, ancien ministre, ex-trésorier de l’Union des conservateurs de progrès, sème la panique dans le landerneau politique : sa veuve allègue détenir des cahiers compromettants et menace de les rendre publics si toute la lumière n’est pas faite sur la disparition de son mari. L’enquête de Garon le mènera de Lyon à Chantilly, en passant par Cannes et Genève, sur fond de guerre impitoyable des « services », de mafieux sans état d’âme et d’hommes politiques aux abois. Critique Il s'agit là du second tome de la série "commissaire Garon", série dont j'avais plutôt apprécié le premier. Pourquoi « plutôt » ? Parce que si le premier présentait une intrigue et une mise en situation perfectibles, son style m’avait par contre emballé. Le livre aurait sans doute pu s’appeler « L’affaire Warth-Guyancourt »… Nul besoin d’être en effet devin pour voir la poutre à laquelle Saint-Luc a rattaché son récit. Mais ce n’est ici que simple prétexte, car ce roman va bien plus loin, en nous livrant des « trucs » sur le financement des partis, en montrant à l’œuvre le monde des polices parallèles, en décortiquant les ressorts de ce qu’on nomme communément « raison d’Etat ». Saint-Luc se change ici en éthologue de l’animal politique et, si on sourit, c’est souvent jaune. Ce polar n’est pas un classique du genre : il tient en partie du reportage car on devine sans peine que nombre d’anecdotes sentent un peu trop le vécu pour n’être que purement imaginaires. Le style d’un auteur évolue finalement peu avec le temps, et c’est ici tant mieux. On retrouve la même acidité gentille, curieux mélange d’absurdité, de noirceur et de tolérance. Ce roman se lit vite, comme le premier d’ailleurs, mais l’intrigue en est cette fois parfaitement maîtrisée, ce qui constituait le défaut de jeunesse du premier opus. Il se lit d’autant plus rapidement qu’il n’est pas facile à lâcher une fois ouvert