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Préface de Philippe Randa (suivi d’un entretien avec le Pasteur Blanchard, par Gilles Clavel, vice–président de l’ASP)C’était le 4 novembre 1996 sur le parvis de la gare Saint-Lazare. Le pasteur Jean-Pierre Blanchard venait leur servir la soupe. Au propre, pas au figuré. C’était un « gars du Front national » et sa soupe n’était pas empoisonnée, contrairement à un bruit que l’on n’a pas manqué de faire courir. Les médias ne sont venus qu’une fois. Et ce n’était même pas pour lui, mais parce que ces médias, auto persuadés de leurs vérités, étaient certains qu’il allait se faire chasser. Il a été accueilli, remercié, loué…Il y a pauvres et pauvres, mais il y a aussi charité et charité. Celle du pasteur est trop sincère pour qu’elle ne soit pas « politiquement incorrecte » en cette fin de siècle. Et le pasteur Blanchard revient à la gare Saint-Lazare chaque hiver depuis trois ans.Lui n’a rien à vendre : ni une élection, ni une chanson, ni un film. Il ne demande rien – pas même une carte d’identité française – et il donne tout.« Il y a pauvres et pauvres. Il y a ceux que l’on montre à la télévision parce qu’un ministre, un chanteur célèbre, une comédienne tout émoustillée vient à leur rencontre, c’est-à-dire vient se faire filmer ou photographier au milieu d’eux. Ces pauvres-là ne sont pas inutiles. Une réélection, la sortie d’un « tube », la sortie imminente d’un chef-d’œuvre du 8e art dépend d’eux, de leur détresse. (…) Moi, j’en connais un, d’homme sensationnel ! C’est Jean-Pierre Blanchard ! Pas parce qu’il a écrit un livre fort savant sur Martin Heidegger, pas parce que nous prônons beaucoup de valeurs communes et pas parce que nous sommes « nationaux-populistes » l’un et l’autre… Non, parce qu’en plein hiver, deux fois par semaine, c’est lui qui conduisait le camion avec les bidons de soupe, le pain, les vêtements à distribuer… » (extrait de la préface de Philippe Randa).