Prix public : 33,00 €
De quoi s'agit-il au juste ? De toile, de fil, de papier, d'encre, de cendre, de rouille… Ou plutôt d'une quête qui ne s'arrête pas à la toile, au fil, au papier, à l'encre, à la cendre, à la rouille. Florence Grundeler inlassablement poursuie quelque chose qui s'enfuit et ne laisse qu'une trace lacunaire, un cercle qui n'en est pas un, une tache qui s'égoutte, une boursouflure qui s'évase, un sillage qui s'efface. Ses images boivent à la source de l'incertitude. Et pourtant quelque chose se cherche en leur sein, dans leur aveuglement, leur incomplétude même. Le fil cherche l'envers et l'endroit. L'encre cherche les bords et l'au-delà. La rouille cherche l'odeur du temps. Et la cendre la mémoire de l'enfance. Les toiles de Florence Grundeler ouvrent des territoires liquides qui se creusent et s'épanchent, en une cartographie suggestive qui invite au voyage. Ses papiers flottent comme remontés d'un puit, marqués de signes anciens et oubliés. Parfois ils ressemblent à des peaux belles de leurs rides et marbrures. Ses gravures sont veloutées des salissures du chemin. Et souvent le fil traverse ces contrées ébauchées, conduisant ailleurs en liberté.Des chapitres regroupent les supports (toiles, papiers, aciers, installations) utilisés par l'artiste pour exprimer les « piliers » sur lesquels s'appuie son cheminement artistique, pour dire les cycles interrompus, les répétitions qui n'en sont jamais, les traversées sous toutes formes, les fragmentations donnant naissance à des réagencements.Ce volume réunit les textes d'Elora Weil-Engerer (prix de la critique d'art 2023 Aica) et Marie-Hélène Lafon (prix Renaudot 2020).