Prix public : 12,00 €
Dans ce numéro, nous explorons quelques aspects de l’humour dans les albums jeunesse et la bande dessinée de création. Renaud Perrin ouvre ce numéro par une couverture convoquant un rire aussi franc qu’inquiétant, hommage à Jean-Pierre Brisset, mais aussi à Roland Topor, auquel un article est consacré à l’occasion de la sortie de deux ouvrages critiques le concernant. L’humour est largement envisagé comme un décalage. Philippe-Jean Catinchi démontre d’abord que, dans l’album, ce décalage est au cœur de la mécanique du rire, en dynamisant l’espace entre le texte et l’image. Marianne Berissi place, elle, la question du temps comme première cause des différents décalages dans les séries Émile, Olivia, Boris, ou encore Camille & Jeanne. Dans l’interview qu’il nous accorde, Olivier Douzou s’intéresse au “décalage du sens” comme le propre de l’album. Côté BD, Marion Dumand se penche sur les ambivalences de Killoffer, tandis que Liliane Cheilan rappelle la propension naturelle du western à susciter la parodie, avant de prendre le contre-pied en convoquant des auteurs dont la sobriété et la mélancolie tranchent avec les codes habituels. Françoise Gouyou-Beauchamps considère, elle, l’humour comme une contrariété des attentes en évoquant l’humour oxymorique de Clémentine Mélois. Yann Fastier fait “dans son canoë” l’éloge du dessin d’humour en rappelant sa dimension poétique, voire métaphysique, tandis qu’en Carte Blanche les réseaux sociaux décuplent toutes les ressources créatrices d’un Antonin Louchard…