Prix public : 16,00 €
Avec Alain Badiou, nous avons la chance d’avoir à la fois un témoin et un acteur dans le domaine. Ceux dont il parle dans ce livre, il les a tous connus : les uns ont été ses maîtres (Althusser, Canguilhem), d’autres de grands aînés (Foucault, Deleuze), d’autres des contemporains (Rancière, Lyotard, Nancy). Certains sont ou ont été des compagnons de lutte, d’autres des adversaires philosophiques. Cette traversée est irremplaçable : très rares sont ceux qui peuvent rassembler de tels textes. Dans ce livre, il est question de la Révolution culturelle, bien sûr – chez Lardreau et Jambet (L’Ange), de Kant (chez Françoise Proust), du sujet (chez Canguilhem, et, de façon presque opposée, chez Ricœur). On y trouve un long texte sur Rancière (« J’en ai dit par le passé assez de mal, ma réserve est épuisée. Oui, oui, nous sommes frères, tout le monde le voit, et moi aussi, à la fin. »). Badiou rend hommage à Sartre (« un de nos rares éclaireurs »), à Althusser (celui de 1966, époque de Lire le Capital). Il est plus critique envers Jean-Luc Nancy (« Je me suis demandé si la tâche la plus ingrate et la plus difficile n’était pas de tenter de dire du mal de cet homme incontesté ») ; envers Lyotard, mais non sans respect (« Si pour moi Jean-François Lyotard, le philosophe, regarde exagérément au désert de sable du multiple, il faut convenir que “l’ombre d’un grand oiseau lui passe sur la face” »). Critique admirative, encore, que celle du Pli de Deleuze (« Quand on lit Deleuze, on ne sait jamais exactement qui parle, ni qui assure ce qui est dit, ou s’en déclare certain. Leibniz ? Deleuze ? Le lecteur de bonne foi ? L’artiste de passage ? ») Ce livre constitue un grand ensemble philosophique, parfois difficile, souvent drôle, toujours original et passionné.