Prix public : 15,00 €
Comme le recueil "Ça, La Chambre peinte" repose sur un principe de composition strict. L’auteur s’est fixé pour but de faire entrer dans son récit, qui nous introduit dans le Quattrocento italien sans qu’il s’agisse pour autant d’un « roman historique », tous les éléments qu’elle a pu observer sur les fresques de la chambre des époux, peintes par Mantegna à Mantoue. Pour obtenir des points de vue multiples, elle a recours à trois narrateurs. Le premier est Marsilio Andreasi, un humaniste de la cour de Mantoue. C’est son journal, qui nous est donné à lire : il commence le jour où la femme qu’il aime, Nicolosia, épouse le peintre et se termine en 1506 à la mort de Mantegna, dont il a fini par devenir l’ami. La partie centrale du récit, relatée par Nana, la fille naine de Ludovico Gonzague, se lit comme un roman d’aventure — avec jardin interdit, figures mystérieuses (dont une princesse turque changée en papillon), meurtres. Tout tourne autour de la figure trouble d’Ennea Silvio Piccolomini, humaniste devenu Pape sous le nom de Pie II en 1459. Croyant contrôler sa propre histoire et vivre le roman qu’il avait écrit, il ne fait, en réalité, que répéter celle de ses parents. Les intrigues sont d’une diabolique complexité, le réel se mire dans la fiction aussi bien que dans les fresques de Mantegna, au point que le lecteur se sent pris dans un labyrinthe de miroirs. Le dernier mot est confié à Bernardino, le fils de Mantegna et Nicolosia, qui décrit sa relation avec la fresque, sur le ton d’une rédaction scolaire, avec les yeux d’un enfant de dix ans curieux de tout. Son récit se ferme sur l’image de son père en Orphée, mais un Orphée qui serait parvenu à faire revenir son Euridyce du royaume des morts. ------------------ Avec trois reproductions des fresques de Mantegna à Mantoue