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S’inspirant de la révolte armée survenue en 2010 d’un groupe de jeunes contre le racket, la torture et l’arbitraire policier en Sibérie, Kozlov raconte la formation d’un tel groupe dans une ville de lointaine province russe, rongée par la corruption, pillée par les « gangsters en uniforme ». C’est sous l’égide d’un truand rangé des voitures, mais professionnel de la violence, que quelques étudiants, filles et garçons, un ancien de la guerre en Tchétchénie, un musicien de rock, vont se rassembler pour mettre un terme aux exactions de la police, qui couvrent les abus de pouvoir en tous genres de l’administration locale, laquelle les protège en retour. Et, avec quelques attentats retentissants, tout en préservant une clandestinité quasi impeccable, les jeunes gens vont mettre au jour toute la structure corrompue et spoliatrice de la région. Quoiqu'inspiré par les groupes terroristes européens des années 1970, ils ont des buts bien plus limités : en finir avec l’arbitraire total. Une succession de séquences rapides nous offre trois points de vue principaux, celui de la police, celui des « terroristes », celui d’un journaliste honnête et désabusé, couvrant aussi bien ces événements que le cadre qui les entoure, notamment la mairie bureaucratique, son clientélisme et ses passe-droits. L’intervention sanglante d’une commune rurale fondée par un illuminé attirant de jeunes citadins à la dérive et le meurtre absurde d’un journaliste par deux flics saouls vont porter la tension à son point culminant, et nous livrent la clé de toute la situation.