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« Je me souviens de l’enterrement. Un très bel enterrement comme ceux que l’on aime dans l’île. Les couronnes jonchaient les allées du cimetière près de la mer en ce début d’automne encore tiède, mais ni les relents du ressac, ni les effluves du maquis encore mouillé de pluie n’arrivaient à couvrir l’odeur la plus forte, l’odeur la plus vraie : l’odeur de la mort… » Stabat mater dolorosa n’est pas tant l’histoire d’une famille corse jusqu’à sa chute que la chronique d’un microcosme isolé du reste du monde, celui d’êtres repliés dans la solitude et enfermés jusqu’à la folie dans un double exil, celui d’une île et d’un clan – et surtout celui de l’exil intérieur. Ils errent dans la pourriture d’un temps immobile qui les engloutit, où se mêlent poids du passé, religion archaïque, impossible oubli et obsession du temps qui passe, obnubilés par une mère idéalisée en attente de miracles, régnant sur sa descendance jusqu’à l’anéantir.