Prix public : 24,50 €
• Ce livre révèle la vérité sur l’opération « humanitaire » Turquoise, confiée à des militaires. Cette opération planifiée par les autorités françaises, contestée de toutes parts, commence douze jours seulement avant la chute de Kigali et la fin du génocide – douze jours entachés d’imposture militaire et politique et de choix très fautifs, selon Prungnaud. Cet ancien du GIGN sait de quoi il parle, il a fait Turquoise au sein du Commandement des forces spéciales. Acteur et témoin, il évoque un état-major français presque toujours pro-hutu, dévoile des zones d’ombre, effrayantes, notamment à Bisesero entre le 27 et le 30 juin 1994, où plus d’un millier de Tutsis ont été massacrés et alors que, à proximité, la hiérarchie connaissait le danger qui pesait sur eux. Elle n’a donné aucun ordre pour les protéger. Il y a quelques années, la justice a été saisie d’une plainte contre l’État français pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité ». Depuis, le tribunal aux Armées instruit – mollement.L’enquête serrée de L. de Vulpian s’appuie sur le témoignage du sous-officier. Elle met en évidence les faiblesses de la Mission parlementaire Quilès, la campagne de désinformation orchestrée par une poignée de militaires et de politiques, notamment sous la plume de Péan, le positionnement très « idéologique » – anti-Tutsi – d’officiers supérieurs de Turquoise, ainsi que leurs mensonges.Cette enquête apporte des éclairages inédits sur des opérations d’exfiltration, nous amène sur le terrain politique franco-français, expose les difficultés de la justice à faire la vérité sur le rôle de l’État français. Elle parle aussi des militaires qui, voulant désobéir, ont outrepassé les ordres. Ils ont ainsi sauvé l’honneur sinon de la France, au moins des Français. • Laure de Vulpian est journaliste à France Culture et responsable de la rubrique justice. Elle enquête depuis 2001 sur le Rwanda.Thierry Prungnaud, sous-officier dans le Saint des saints, il est considéré comme l’un des meilleurs tireurs d’élite du GIGN. Déc. 1994, à l’aéroport de Marignane, dans un déluge de feu, il entre dans l’Airbus d’Air France dont les passagers ont été pris en otages par des terroristes. Quelques mois plus tôt, il avait participé à l’opération Turquoise au Rwanda, après avoir formé dès 1992 des militaires rwandais.