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Sepp Dietrich, le dernier lansquenetÀ la fin de la IIe Guerre mondiale, un général de 53 ans commande la 6e armée blindée allemande. Il ne porte ni particule ni monocle, n’est pas prussien, mais souabe, et n’est sorti d’aucune école militaire : c’est sur le terrain qu’il a gagné tous ses grades et toutes ses décorations. Sepp Dietrich est alors SS Oberstgruppenführer, ce qui correspond à général d’armée dans la Wehrmacht : il est titulaire de la croix de chevalier de la croix de fer à feuilles de chênes, glaives et brillants, dont il n’y a eu que 27 titulaires, vivants ou morts. Ce grand spécialiste de la guerre des blindés avait auparavant servi, durant la Ire Guerre mondiale, comme sous-officier dans la première unité de « Panzersturmwagen », engagée en 1918 sur le front de France.Rentré vaincu en Bavière, il participe à l’aventure des corps francs. Dans les rangs du Freikorps « Oberland », il combattra en Haute-Silésie contre les Polonais. Après la guerre, il exerce tous les métiers : policier, employé de bureau, douanier, garde du corps. Il participe au putsch national-socialiste de 1923 et rejoint à la fin des années 1920 l’Ordre noir SS qui se veut, au sein de la SA, une unité d’élite de « soldats politiques ». Quand Adolf Hitler est nommé chancelier du Reich par le maréchal Hindenburg, l’ancien adjudant Dietrich commande sa garde du corps : la Leibstandarte SS Adolf Hitler.Régiment, puis brigade, puis division, puis corps d’armée, cette unité spéciale combat sur tous les fronts : en Pologne, Hollande, France, Grèce et Ukraine. Sepp Dietrich obtient qu’elle intègre dans ses rangs un régiment blindé pour constituer une Panzerdivision. L’ancien sous-officier de char d’assaut mène alors ses panzers au feu en Russie, en Normandie, dans les Ardennes et en Hongrie. Considéré par ses pairs comme un lansquenet des temps modernes pour sa détermination au combat, il passera après 1945 dix années en prison. Il meurt en 1966.