Prix public : 16,00 €
Le présent recueil de nouvelles, intitulé "Arborescences", comprend les nouvelles « Le Nid » de Chi Hui (traduite du chinois), "Une Fluctuation dans le vide" d'Aiki Mira (traduite de l'allemand) et "Marginalia" de luvan. Il initie un ambitieux projet d'échanges littéraires entre l'Europe et la Chine autour des littératures de l'imaginaire : "Abécédaire de l'imaginaire". "Arborescences" est le premier ouvrage de la nouvelle collection "Abécédaire de l'imaginaire" de l'Asiathèque, conçue en collaboration avec la revue allemande Kapsel*. Cette collection a pour ambition de proposer des visions diverses de l'avenir par des autrices et des auteurs européens et chinois pour engager un échange transculturel, réfléchir ensemble et exposer différentes façons de raconter nos futurs. Chaque ouvrage de la collection "Abécédaire de l'imaginaire", publié en français, prendra son inspiration dans une nouvelle écrite par une autrice ou un auteur chinois. Le présent ouvrage, premier de la collection, prend la thématique "arborescences". Les ouvrages qui suivront auront des thématiques et des titres tirés des lettres de l'alphabet (B, biotope ; C, communication ; D, dimensions...). Dans cet ouvrage, les nouvelles "Une fluctuation dans le vide" d'Aiki Mira « Marginalia » de luvan sont les créations inédites qui viennent en réponse à la nouvelle "Le Nid" de Chi Hui. Les livres de la collection auront un caractère graphique affirmé avec des illustrations de jeunes artistes et une conception écologique tout autant qu'esthétique. En cela la collection s'adresse à un public plus large que le seul lectorat amateur de science-fiction. Résumé des trois nouvelles : Dans la nouvelle "Le nid", Chi Hui raconte l'histoire des Tanla, qui vivent sur la lointaine planète Tantatula. Les Tanla forment une société matriarcale dans laquelle les hommes sont élevés dans des pots de fleurs. Lorsque les humains veulent transformer leur planète en un carrefour pour le trafic spatial interstellaire et que le fils d'un haut fonctionnaire disparaît, le conflit entre les Tanla et les humains menace de dégénérer. Qui va s'imposer ? Les humains inadaptés et agressifs ou les Tanla pacifiques, qui se transformeront un jour en scarabées ? L'auteur ne semble pas avoir de sympathie pour les uns et les autres. Dans la nouvelle "Marginalia", luvan raconte, au fil de plusieurs lettres, une série d'événements se déroulant sur la planète Keqin. Comme Tantatula dans l'histoire de Chi Hui, Keqin est colonisée par des humains. À la lecture du Nid, luvan dit avoir été touchée par plusieurs aspects : la difficulté de communiquer par le langage, et une réalité drastiquement autre. Cette difficulté de communiquer fait partie inhérente de son travail sur la langue et sa ré-invention. L'étrangeté absolue des corps et des relations familiales en fait aussi partie. Ce sont autant de promesses d'évolutions génétiques qui pourraient advenir, entraînant leur pendant politique ancré dans l'éco-féminisme. Cette utopie radicale faite d'hybridation et de télépathie - deux topos de la science fiction pouvant être lus comme les avatars, dans la dimension de la fable, d'une abolition du sexisme, du racisme, du validisme et du spécisme pour l'une ; d'un avènement de l'empathie et du soin pour l'autre - fait face à un pouvoir central patriarcal porté par une logique d'exploitation et d'utilitarisme. Dans la nouvelle "Une fluctuation dans le vide", Aiki Mira reprend, entre autres, le thème de la métamorphose de la nouvelle de Chi Hui pour raconter la subjectivité d'une larve dont la forme et le genre n'est pas définie. "Et je me dis : peut-être ne suis-je qu'une fluctuation dans le vide - quelque chose qui ne peut pas être, ou pas encore, une particule virtuelle", écrit Aiki Mira. Cette larve vit sur une station spatiale qui s'appelle Cosmo Park. La vie y est précaire et strictement hiérarchisée. Les corps y sont des marchandises, vendues, volées, opérées ou même données. Certains font volontairement muter leur corps. D'autres rêvent de vivre sur des planètes, dans des corps qui y poussent comme de l'herbe. Mais les planètes semblent inaccessibles, jusqu'à l'arrivée des premiers vaisseaux spatiaux qui eux aussi se transforment. (*) La revue Kapsel publie en Allemagne, depuis 2017, des textes issues de la science-fiction contemporaine chinoise, tout en engageant une conversation transculturelle sur la littérature et l'avenir. Cinq numéros de la revue Kapsel sont déjà parus chez Maro Verlag et Fruehwerk Verlag.