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Au printemps 1918, la dernière grande offensive allemande de la Première guerre mondiale jette sur les routes un grand nombre de familles françaises. Compiègne se vide de ses habitants en l’espace de quelques jours. Germaine Valentin et les siens se réfugient dans la région orléanaise. C’est le début d’un déracinement qui s’éternise au fil des mois et que rapporte cette jeune femme de vingt-trois ans dans son journal intime. L’éloignement est durement ressenti tant les vignobles du Val de Loire semblent peu familiers, mais ce que Germaine redoute plus encore, c’est de ne jamais retrouver la vie familiale et confortable qu’elle a laissée derrière elle. D’ailleurs, après l’armistice et la réinstallation des Valentin en Picardie, les fils du temps peinent à se renouer. Le texte permet en effet de mesurer l’ampleur des changements survenus et les nombreux obstacles qui se présentent à l’auteur en temps de paix. Ce sont ces différents exils que Germaine Valentin rapporte avec sincérité et sensibilité. Un témoignage rare et précieux, particulièrement vivant, sur la dernière année de la Grande Guerre et sur ses suites immédiates. Le journal de Germaine Valentin est édité par Laurent Roussel, professeur d’histoire en classes préparatoires au lycée Albert- Schweitzer (Le Raincy), en collaboration avec Philippe Nivet et Xavier Boniface, professeurs d’histoire contemporaine à l’Université de Picardie.