Prix public : 19,00 €
La découverte de clichés du passé suscite souvent une émotion difficile à exprimer : tout un monde ancien dont on se croyait las se met à revivre, avec des figures dont les noms nous échappent mais des lieux qu'on est surpris d'identifier. Photographe et journaliste, correspondant du quotidien Sud-Ouest pendant des décennies, Jean Bernaleau, modeste et pourtant inspiré, a laissé à sa mort des centaines de vues d'un pays qu'il a sillonné dans tous les sens des années 1950 à 1970, cette Haute-Gironde au bord d'un vaste estuaire limoneux. C'est dans ce trésor pieusement conservé par les siens que Chantal Detcherry, se faisant à la fois ethnographe et écrivain, a plongé pour exhumer des photographies vibrantes, tout autant joyeuses que mélancoliques, auxquelles elle redonne vie. Témoignages du basculement d'une société rurale qui abandonne peu à peu ses coutumes et cède à une modernité sans mémoire, elles ont inspiré à l'auteure du Sentiment de l'estuaire des pages où son imagination vient combler les manques et les oublis, où ses propres souvenirs viennent se fondre avec tendresse dans le regard qu'elle porte sur ces visages effacés. Œuvre qui présente tous les atours d'un hommage à un artisan devenu artiste et à un pays aimé, ce recueil est une véritable création littéraire : Chantal Detcherry y donne toute la mesure de son talent et de son humanité. Chantal Detcherry a fait de ses voyages de beaux livres, de ses rêveries des poèmes, de son imagination des nouvelles et des romans. Parmi une quinzaine de titres, Dans la main de l'Inde, Voyage dans le bleu et La vie plus un. Son livre Visages de l'estuaire, paru au Festin, a rencontré un vif succès et a été réédité en 2019.