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<p>L'externalisation de la conscience, en totalité ou en partie, de façon permanente ou temporaire, est un processus généré par la concomitance de trois facteurs. <br />- D'une part, grâce à la technique, l'être humain externalise ses facultés cognitives. <br />- D'autre part, l'idéologie marketing sans maitre du consumérisme s'est imposée de facto dans nos sociétés et façonne notre rapport au monde. <br />- Enfin, nous sommes désormais dans une dépendance de la connexion permanente, tant en termes d'informations que de relations. <br />Ce développement exponentiel des technologies de communication ainsi que la pression culturelle et mentale de la production-consommation nous entraine d'une servitude volontaire à une servitude inconsciente. <br /><br />En effet, la conscience est bien notre faculté d'être à soi, à l'autre et au monde. C'est elle qui conçoit et évalue l'ensemble de nos relations en révélant notre identité. Faculté relationnelle et particulière dans notre humanité, elle est distincte des facultés cognitives dont elle se nourrit. Ainsi, la conscience ne dépend pas du QI et n'est pas un fait de culture ou de religion. Elle est le siège de notre liberté et de notre dignité d'être humain. Elle peut être externalisée, par contrainte ou dépendance, à partir du moment où nous laissons un tiers nous dire qui nous sommes, ce qu'est le monde et ce qu'il faut penser. <br /><br />C'est ainsi que la réponse à l'externalisation de la conscience est non pas dans une résistance intellectuelle ou dans un affrontement cérébral mais bien dans la conscience critique qui re-connaît et re-nomme soi, l'autre et évalue le monde. Il n'y a pas d'esprit critique sans conscience critique parce qu'on ne peut questionner son savoir ou ses opinions sans se considérer soi-même librement et de façon autonome. Ainsi, c'est en prenant intimement la mesure de nos relations aux mots et aux autres que nous pouvons reconstruire notre unicité et la responsabilité que nous partageons.</p>