Prix public : 21,00 €
Le conflit territorial du Sahara occidental oppose depuis trente-cinq ans le Maroc à l'Algérie, deux pays du Maghreb. A première vue, leur rivalité s'inscrit dans une longue et douloureuse quête de leadership, politique, idéologique, économique et culturelle. Elle s'arc-boute aussi sur la nature des régimes, une monarchie marocaine enracinée depuis des siècles et une Algérie révolutionnaire qui a pris le parti de la combattre, voire de la détruire. Jusqu'à il y a quelques années encore, obéissant à une logique manichéenne ayant prospéré au sein des Nations Unies, le conflit était perçu sous l'angle d'un différend entre une Algérie révolutionnaire qui défend le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et une monarchie décadente qui le réprime. Le conflit du Sahara est né sur les décombres d'une décolonisation inachevée dans les années 60. Et de ce fait, il relève de la responsabilité historique de deux puissances coloniales, la France et l'Espagne qui, entre 1905 - date de la Conférence d'Algésiras - et l'indépendance du Maroc en 1956, s'étaient partagé le territoire de celui-ci en le soumettant à une double souveraineté. La France, en accordant au peuple algérien son indépendance en juillet 1962, lui avait dans la foulée octroyé des territoires entiers du sud-est marocain, arrachés au Royaume dans les années 40 et 50 pour être incorporés dans le fameux projet d'Eric Labonne sous le nom d'OCRS (Organisation commune des régions sahariennes). L'Algérie a certes récupéré son Sahara qui avait constitué l'une des graves pierres d'achoppement des négociations d'Evian et de Melun et une exigence du GPRA . Mais, désireuse à tout prix d'accéder à l'Atlantique pour acheminer son gaz et son pétrole, elle s'acharne à créer un micro Etat satellite dans le territoire . Elle s'oppose à la volonté du Maroc de récupérer le Sahara occidental qui lui revient historiquement , juridiquement et humainement. Les archives militaires françaises, consignées au Château de Vincennes notamment, le prouvent. La rivalité territoriale maroco-algérienne s'est muée en une hostilité régionale qui dissimule un profond contentieux territorial entre les deux Etats. Régler le conflit du Sahara, revient d'abord à aplanir leur différend territorial, le Maroc proposant l'autonomie la plus large dans le territoire qui constitue à ses yeux une solution moderne. L'histoire du voisinage entre le Maroc et l'Algérie se résume à cinquante ans de méfiance et de défiance, marqués par la fermeture – l'une des plus longues de l'histoire – des frontières entre deux peuples qui ratent le tournant de l'intégration et du développement. C'est l'histoire secrète de ce conflit que le livre se propose de faire.